Jean-Noël Robert, latiniste et historien de Rome, a publié cet ouvrage en 2008
4ème de couverture :
La civilisation romaine offre à l'homme moderne un visage original et sans égal. Elle seule a su dominer un empire immense pendant une aussi longue période ; elle seule a fait de la paix et de la prospérité de ses provinces sa préoccupation première ; elle seule a réussi à tisser un lien d'égalité entre tous les hommes libres de l'Empire en leur accordant les mêmes droits qu'aux citoyens de Rome. L'observateur prend rapidement conscience que les mots utilisés pour qualifier le pouvoir romain, ceux d'impérialisme, de colonialisme, de nationalisme..., ne correspondent en rien à la réalité historique. Le Romain portait sur les êtres et les choses un regard différent du nôtre ; sa société ne ressemblait guère à la nôtre ; l'homme lui-même nous apparaît étrange, étranger. Et cependant, sa culture a posé les fondements de la nôtre en Europe. Son souci d'humanité a orienté durablement notre conception moderne des valeurs humaines. A nous d'en nourrir notre réflexion sur notre identité, car, comme le notait Paul Valéry, " l'histoire, je le crains, ne nous permet pas de prévoir ; mais, associée à l'indépendance de l'esprit, elle peut nous aider à mieux voir. "
Fiche de lecture
L’héritage romain de l’Occident
Il dénonce l’idéologie victimaire : si on remonte loin, la France pourrait "demander des excuses à l’Italie pour le mauvais traitement de Vercingétorix "
Si les romains étaient fondamentalement différents de nous, “cette base identitaire commune est un legs de l’empire romain auquel est venu s’ajouter le sceau de la religion chrétienne. Les 2 conjugués donnent à l’Europe son caractère”
Effort critique propre à la mentalité européenne, transmis par les penseurs antiques. “Il n’existe pas, par exemple, en Chine, où l’idée d’éducation n’est pas liée à une opération critique, mais à un geste de conformité" “Aucune gloriole ici”
“Qui pourrait nier que la culture gréco-latine a présidé à la formation intellectuelle des Européens d'aujourd'hui, et qu’il s’est établi, au fil des siècles, un indéfectible principe de continuité, de la même façon que la Chine a continué Confucius (du moins jusqu’à l’avènement du communisme) et que l’Inde continue les Veda ? Les Romains nous ont appris à penser, cad aussi qu’ils ont forgé notre vision du monde et légué la langue langue pour l’exprimer et la développer. Ils ont même fondé notre morale avec des valeurs que le christianisme a su reprendre et transmettre”
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La société romaine
“La République succombe sous le poids de ses conquêtes”
Il faut une unité du pouvoir => Cicéron propose un princeps, qui serait le premier des citoyens et non leur supérieur, pour sauver la République romaine.
César est un ambitieux qui ne cherche qu’une chose : augmenter sa puissance.
Le célèbre Polybe est un otage grec ramené à Rome. Mais il n’en tient pas rigueur
A Rome, c’est la loi de l’argent. La société est divisée entre riche et pauvres
“Chaque citoyen est membre d’une tribu, sorte de circonscription géographique, et lors des comices tributes, pour le vote d’une loi, chacune des 35 tribus de l’Italie n’a droit qu’à une voix. Les 35 représentant se retrouvent à Rome pour exprimer la voix de leur tribu”
Formule rituelle quand il y a une naissance : “La Cité s’est augmentée d’un fils”
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Religion et humanitas romaine
A Rome, la religion est plutôt vue comme un contrat. On remplit ses devoirs envers les dieux pour avoir leur bonne grâce. “La religion ne consiste pas à porter foi à des “contes de bonnes femmes” (Cicéron)”
L’humanitas romaine : devenir des hommes au sens plein du terme, dans toute sa dignité. Elle pourrait se traduire par la notion moderne de civilisation. Elle englobe la libertas (le fait de ne dépendre de personne). “Cette humanisme là relève de la raison, non du sentiment”