4ème de couverture :
De mars 1915 à mars 1919, des soldats français meurent en Orient. Aux Dardanelles d'abord, en combattant les Turcs encadrés par les Allemands. Mustafa Kemal y remporte la victoire sous les ordres de Liman von Sanders.
A Salonique ensuite, où débarque un corps expéditionnaire pour le moins bigarré, comprenant des Britanniques et des Français bien sûr, mais aussi des Serbes chassés de leur pays, des Russes envoyés en renfort, des Siciliens et des Sardes, des Albanais, et, sur la fin, des Grecs. Les Sénégalais, les Marocains, les zouaves pieds-noirs, les marsouins meurent en première ligne au côté des joyeux des compagnies disciplinaires.
A la fin de 1918, on expédie ces courageux en Roumanie pour tenir le front sud de la Russie contre les bolcheviks. Quand la flotte française de la mer Noire se mutine, ils sont enfin rapatriés. Ceux que Clemenceau appelait avec mépris les " jardiniers de Salonique " auront donc fait la guerre cinq mois de plus que les autres.
Décimés par les maladies autant que par la mitraille, commandés par des généraux écartés du théâtre des opérations en France, comme Sarrail et Franchet d'Esperey, les poilus d'Orient auront terriblement souffert de l'isolement moral sur un front mal ravitaillé. Mais alors pourquoi, le moment venu, et en dépit de la réussite de leur percée sur le Danube, seront-ils les grands oubliés de la Victoire?
Cette épopée mal connue de la Première Guerre mondiale est ici racontée avec verve et passion par Pierre Miquel, dont les ouvrages sur la Grande Guerre font depuis longtemps référence.
Pierre Miquel est un historien français spécialiste de la Première Guerre Mondiale.
Fiche de lecture
A retenir : les poilus de l'Armée d'Orient ont été les grands oubliés de cette guerre.
Les Jeunes turcs s’étaient tournés vers l’Allemagne, par besoin financier d’armement. Ils auraient pu rejoindre l’Entente Paris-Londres.
Les Dardanelles sont l’idée de Churchill. Une bataille d'une atroce férocité :
La France envoie 4 croiseurs. Passage émouvant sur le sacrifice de marins français, “murés vifs dans leur cercueil d’acier” (bateau coulé)
Des australiens sont présents aux Dardanelles
Les turcs font preuve d’une forte résistance
140 000 morts en tout, dont 40 000 français
Mon arrière grand père a vécu cet enfer
les maladies sont partout
Des pertes immenses. Nelson : “tout marin qui s’attaque à un fort est un fol”. La terre gagne toujours contre la mer
Après la défaite des Dardanelles, retraite à Salonique. Il faut maintenant aider les serbes contre les bulgares et les allemands. Le paludisme frappe à Salonique, puis la grippe espagnole.
L’armée de Sarrail était une armée de Babel : armée française d’Orient, une division italienne, une division, des albanais, un régiment russe, des gurkhas de l’armée des indes. Franchet d’Esperey reprend le commandement. Un chef incontestable qui associe les Serbes à son offensive. Pour les Serbes, c’est une guerre de libération.
187 000 soldats français sur place ! Clémenceau se méfie des victoires de Franchet d'Esperey, il le soupçonne d’arrière-pensées politiques. Il limite l’opération à la libération de la Serbie alors que Vienne aurait pu être prise ! Cela aurait constitué une victoire pour Briand, qui avait défendu l’armée d’orient. Clémenceau n’appréciait pas l’Armée d’Orient.
Pierre Miquel écrit que la prise de Vienne n’était pas nécessaire, l’Allemagne avait déjà demandé des négociation de paix. Clémenceau envoie l’Armée d’Orient à Odessa pour lutter contre le bolchévisme. Mais les hommes sont épuisés et se mutinent. Ils voulaient bien aider l’allié mythique serbe mais pas se battre contre l’armée rouge. L’opération est annulée.