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Jacques Gernet (1921 - 2018) était un grand sinologue français, professeur émérite au Collège de France. En 1994, il publia L'Intelligence de la Chine : le social et le mental. Vous trouverez dans cet article les notes que j’ai prises à sa lecture. Pour les plus pressés, voici les 3 idées principales.
Les 3 points à retenir :
La Chine a inventé l’État. Alors qu’à l’époque de Louis XIV, les États nationaux européens sont encore faibles (forte autonomie des provinces, enchevêtrements de différents droits), la Chine est dirigée par un État impérial centralisé, administré par des fonctionnaires compétents et dévoués (les mandarins) qui sont recrutés par concours. La France, par exemple, reprendra à son compte cette idée du concours pour recruter les fonctionnaires à partir de la Révolution française.
Chine et Occident ont construit des modes de pensée très différents. Comparer ces 2 civilisations fait ressortir leurs spécificités et leurs permanences. Par exemple, “l’opposition des structures mentales en Chine et en Occident est évidente dès l’époque de la cité grecque. Après l’établissement de la cité, la Grèce a proclamé que la raison ne se découvrait pas dans la nature mais dans le langage. Elle a opposé l’être, le logos et les vérités éternelles de la géométrie à ce non-être qu’est notre monde de l’à-peu-près, de l’incertain et du fluctuant auquel ne s’appliquent ni calcul exact ni raisonnement logique. Ordre cosmique et ordre social ont été dès lors séparés (...). Or il semble que la pensée chinoise soit comme l’exacte contre-épreuve de la pensée grecque et qu’elle ait exploré, au cours de sa longue histoire, des chemins qui allaient à l’opposé. Que proclame donc la Chine ? Que société et nature ne constituent pas 2 règnes distincts ; que la raison ne se découvre nulle part ailleurs que dans cet indivisible qu’elles forment à elles deux ; que la vraie sagesse consiste à appréhender cet esprit qui est dans le monde et qu’il n’y a pas de vérités éternelles et immuables, mais seulement des vérités relatives, dépendantes des lieux, des temps et des situations ; que ce qu’il importe donc de connaître, ce sont les lois du changement”.
Si la Chine est à l’origine d’inventions déterminantes pour l’histoire de l’humanité (poudre, boussole, imprimerie), c’est l’Europe qui invente la science moderne à partir du XVIe siècle. Cela s’explique par une caractéristique spéciale du Dieu chrétien des européens : c’est un Dieu créateur et ordonnateur de l’univers. Pour les européens, il existe des vérités éternelles (des lois de la nature, de la physique) que la raison peut découvrir. Cela a rendu souhaitable et possible la recherche de ces lois immuables : de ces recherches est née la science moderne - Newton était un fervent chrétien par exemple. Cette vision chrétienne d’un Dieu créateur d’un univers organisé n’avait pas d’équivalent en Chine.
P.S : en faisant des recherches, je découvre le superbe drapeau de la dynastie Qing, qui fut le drapeau de la Chine entre 1889 et 1912.
Il représente, sur un fond jaune, couleur impériale, un dragon, symbole de l'Empereur de Chine, en bleu, regardant, en haut à gauche, un soleil, représenté par un rond rouge.
Note de lecture - L’intelligence de la Chine de Jacques Gernet
Plan
Introduction
I. Politique et société
II. Éducation
III. Anthropologie et religion
IV. Modes de pensée
Introduction
Une civilisation d’une richesse inouïe :
3 millénaires et demi d’histoire. Prodigieux
De nombreuses inventions. Les 3 inventions qui ont bouleversé le monde (imprimerie, boussole marine, poudre à canon° sont, dans leur principe même, des inventions chinoises. “Nous ne serions pas ce que nous sommes sans la Chine”
Il y a un lien entre “la préférence chinoise pour les accommodements plutôt que les conflits dans la vie sociale et le rôle éminent de la notion d’opposition complémentaire dans le domaine de la pensée”.
Chine et Occident :
“L’essentiel est qu’on ne trouve pas en Chine les mêmes données qu’en Occident, et cela surtout à partir des Temps modernes : pas d’essor d’une bourgeoisie, pas de capitalisme marchand, pas de sciences expérimentales, pas de machinisme. L’histoire de la Chine ne peut donc être mise en parallèle avec celle de l’Europe”
“Parce que nous sommes gens d’Occident, toute étude qui la concerne est pour nous implicitement comparative”
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I. Politique et société
Pas de séparation entre pouvoir et religion dans l’empire chinois : l’empereur est sacré :
L’ordre est à la fois cosmique, social, politique, moral et religieux.
c’est ce qui explique la force et la permanence du système politique chinois, au travers des siècles (en plus de la pratique administrative efficace et rationnelle).
L’État est l’une des plus grandes et des plus précoces créations de la civilisation chinoise :
“La ville, dont le rôle a été chez nous si capital, depuis la polis grecque jusqu’aux villes franches du Moyen Âge, n’est pas en Chine le foyer à partir duquel s’est constitué le pouvoir politique”.
La différence s’explique par le fait qu’en Chine, le pouvoir a été très tôt territorial : dès l’époque des Royaumes combattants, entre le Ve et le IIIe siècle avant notre ère, émergent les premiers États centralisés, administrés par des agents nommés, rétribués, promus ou dégradés en fonction de règles objectives. Dans ce contexte, la ville est subordonnée au pouvoir central.
aux alentours de l’an 1000, se constitue en Chine un pouvoir central dégagé de toute tutelle et prenant appui sur une classe étendue de familles lettrées. Tournant fondamental dans l’histoire chinoise.
Déséquilibre entre la toute-puissance de l’administration centrale et la faiblesse des pouvoirs locaux. Paralysie provoquée par cette centralisation abusive est dénoncée par plusieurs auteurs du XVIIe siècles, partisans d’une certaine autonomie régionale.
Dans le Qianshu de Tang Zhen (philosophe néoconfucianiste) : “Tout le monde croit que si l’empire est difficile à gouverner, c’est parce que le peuple est difficile à gouverner. On ne comprend pas que ce n’est pas le peuple, mais les fonctionnaires, qui sont difficiles à gouverner”
Sur l’histoire de la ville chinoise :
Géré par un corps de fonctionnaires civils, l’empire dispose de l’essentiel des richesses. L’administration a ses propres manufactures. Ces conditions ne favorisent pas l’émergence d’une classe urbaine forte de marchands et d’artisans libres.
Une classe de marchands va peu à peu émerger, mais leurs préoccupations restent purement professionnelles et ne débouchent jamais sur le politique : “Le ciel est haut, l’empereur est loin”.
L’administration domine. Peu d’autonomie locale
A propos de l'État
Nos références historiques sont différentes de celles des Chinois. Tout notre vocabulaire, d’origine grecque ou latine (démocratie, monarchie, despotisme, empire, république) renvoie à des réalités et des traditions qui nous sont particulières. Même le terme de politique : fait allusion, à l’origine, aux discussions sur les intérêts communs de la cité entre citoyens libres et égaux en droit.
Tout le système occidental est centré sur la cité ou la ville. Empire romain : se constitue par l’extension du droit de cité tout un ensemble de populations barbares.
Vue de Chine : cette histoire politique de l’Occident apparaît originale et exotique. “Elle ne constitue en rien une norme d’après laquelle il faudrait juger de l’histoire et des principes d’organisation de toutes les sociétés”. Ce ne sont pas que des institutions, ce sont des cadres mentaux, l’idée que le l’on se fait de l’homme au cours de l’histoire
Le pouvoir est toujours défini chez nous par des droits (vote, franchises urbaines). Autre curiosité exotique occidentale : naissance et développement de l’individualisme bourgeois au XIXe siècle.
En Chine, transformation fondamentale entre les Xe et le XIIe siècle : sous les Song, accroissement considérable du pouvoir impérial.
“Nous parlons de l’État en Chine, mais nous devrions parler que de traditions étatiques. Mais ces traditions sont sans doute un des traits les plus remarquables de la civilisation chinoise depuis la fin du IIIe siècle avant notre ère”
On considère le royaume de France comme une des premières expressions de l’État moderne dans l’histoire du monde. Mais à l’époque de Louis XIV, la France était un ensemble hétérogène de provinces, de villes et de territoires, certains semi-indépendants. Tout cela régi par un enchevêtrement et une superposition de droits et d’institutions d’âge et d’origine différentes. Le roi essayait de réduire l'autonomie des provinces. Le roi n'était en théorie tenu par aucune loi.
Contraste avec la Chine de la même époque : empire centralisé et gouverné par un système administratif uniforme (devenu terriblement bureaucratique)
Il faudra attendre la révolution française pour voir un découpage administratif en circonscription analogue à celui que le Royaume de Qin avait institué au IIIe siècle avant notre ère, et s’instaurer un régime où des règles abstraites remplacent les liens personnels et l'arbitraire du prince.
“La Chine est la 1ère nation à avoir conçu le principe de l’État fonctionnarisé, instrument de conquête”. Constitution d’un corps de hauts-fonctionnaires
Contraste :
Embryon de système administratif dans la France de Louis XIV
A la même époque : système évolué, complexe et relativement efficace en Chine installé depuis des siècles
Objectif de l’empire : faire en sorte que l’État n’ait plus en face de lui que des paysans-soldats imposables et concentrer les richesses. Ce fut une révolution dans l’histoire de l’Asie orientale, aussi importante que l’avènement de la cité grecque pour l’Occident.
Paradoxe si on compare Chine et Europe au XVIIe siècle
Chine : État contrôle à peu près tout (population, armée, économie, cultes)
Europe : Monarchies ont bien moins de maîtrise sur ces éléments
Cependant, Kangxi semble moins libre de ses mouvements que Louis XIV.
La Chine est une vieil empire qui souffre d’un excès de centralisation
Commentaire perso : la centralisation impériale a fait la force de la Chine (unité, corps de fonctionnaires compétents), mais aussi sa faiblesse (pas d’essor capitaliste car pas de liberté pour la société civile)
Au sujet de la loi :
“L’Occident s’est toujours plus intéressé aux lois qu’aux meurs et la Chine tout à l’inverse. Le monde chinois paraît donc fondé sur des prémisses opposées à celles de la Grèce et plus généralement de notre Occident. A un ordre imposé de l’extérieur, elle a préféré la notion d’ordre naturel.”
En Occident, la loi a été l'instrument universel de l’organisation de la cité et des nations, le droit s’y étend jusqu’au privé. Les lois en Chine sont considérées comme indispensables, mais impuissantes à faire régner l’ordre à elles seules.
Tradition chinoise de préférer dans les rapports entre les personnes privées l’arbitrage et le compromis, plutôt que le recours à la loi. C’était considéré comme honteux de faire appel à la justice pour régler ses différends.
Anecdote de Tsien Tche-Hao, dans Le Droit Chinois : à la suite des japonais, les chinois ont instauré des cours de justice, pensant que le secret de la puissance était d’imiter en toutes choses les occidentaux. Mais beaucoup n’ont pas compris où était le progrès :
s’entre-déchirer en public sur des litiges privé, au risque de l’humiliation publique si on perd le procès
alors qu’un arbitre aurait fait aussi bien, en ménageant la face des 2 parties
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II. Éducation
Tradition confucéenne : “conviction que la nature de l’homme est perfectible et que l’homme est un être fait pour vivre en société, le souci de la discipline personnelle, le respect des autres, le goût de l’étude et le sens de l’intérêt général”
Le confucianisme est la traduction d’une longue expérience politique et la réponse à certaines réalités pratiques.
“La société chinoise a toujours préféré la prévention des délits à leur répression, l’éducation à la rigueur des lois, la diplomatie à la guerre, les accommodements aux conflits. L’idéal est de vaincre sans même avoir à combattre. C’est là peut-être une de ses particularités les plus originales. Seul le droit pénal est codifié ; tout le reste relève des coutumes locales et de l’arbitrage. L’étude du Code des Tang montre combien on a pris soin en Chine de prévenir les délits en sanctionnant la simple négligence.”
“Les habitudes collectives, les mœurs et l’éducation, commencée dès le plus jeune âge, ont toujours été conçues en Chine comme le plus sûr fondement de la bonne entente entre les hommes”
Aux environs de l’an 1000, le néo-confucianisme triomphe. Vaste mouvement d’inspiration rigoriste qui visait à une moralisation générale de la société et qui a occupé en Chine une place assez comparable à celle du christianisme en Occident.
Concours pour accéder aux fonctions publiques : seule issue pour s’élever socialement en Chine à partir de l’an 1000. Concours que nous avons emprunté aux chinois : ils ont eu les mêmes effets pervers sur l’éducation, la culture et la société que chez nous.
Le problème avec le diplôme : “Du jour où vous créez un diplôme, un contrôle bien défini, vous voyez aussitôt s’organiser en regard tout un dispositif non moins précis que votre programme, qui a pour but unique de conquérir ce diplôme par tous les moyens. Le but de l’enseignement n’étant plus la formation de l’esprit, mais l’acquisition du diplôme, c’est le minimum exigible qui devient l’objet des études. Il ne s’agit plus d’apprendre le latin, ou le grec, ou la géométrie. Il s’agit d’emprunter, et non plus d’acquérir, d’emprunter ce qu’il faut pour passer le baccalauréat.” Paul Valery.
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III. Anthropologie et religion
“Accueillante par principe, mais sans doute imbue de la supériorité de sa culture savante, la Chine est devenue plus soupçonneuse à l’égard des étrangers après le XIIe siècle, à la suite de l’occupation partielles ou totale de son territoire par d’anciens nomades de la steppe”
“Toutes les sociétés ont une vision ethnocentrique de l’autre, d’autant plus assurée qu’elle est fondée sur l’ignorance. Elles n’en jugent, en fin de compte, qu’en fonction de leurs propres traditions sociales, politiques, religieuses et morales, de leurs cadres mentaux et de leurs conceptions de l’homme et du monde. Ce n’est donc pas une question futile que celle de la représentation de l’étranger : elle touche au plus intime et au plus fondamental dans une société ou une culture.”
Il n’y a pas en Chine cette notion de Dieu unique et créateur, comme dans le catholicisme.
Proximité en bouddhisme et christianisme : si la rétribution des actes est automatique, les disciples de Bouddha peuvent implorer sa compassion. Condamnation des plaisirs et des vanités mondaines dans le bouddhisme qui est proche de celle du christianisme
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IV. Modes de pensée
Les mandarins ont inventé en 132 de notre ère le premier appareil de détection des tremblements de terre. Les occidentaux ont été en retard dans le maniement des chiffres.
Des différences fondamentales dans l’organisation socio-politique de la Chine et de l’Occident :
En Chine, l’empereur est le fils du ciel et c’est du ciel qu’il tient son mandat. L’ordre social et l’ordre cosmique se rejoignent.
Quand ils sont arrivés en Chine, les jésuites ont été accusés de troubler l’ordre public. Car prêcher le christianisme équivaut à vouloir changer les mœurs du pays
“L’opposition des structures mentales en Chine et en Occident est évidente dès l’époque de la cité grecque. Après l’établissement de la cité, la Grèce a proclamé que la raison ne se découvrait pas dans la nature mais dans le langage. Elle a opposé l’être, le logos et les vérités éternelles de la géométrie à ce non-être qu’est notre monde de l’à-peu-près, de l’incertain et du fluctuant auquel ne s’appliquent ni calcul exact ni raisonnement logique. Ordre cosmique et ordre social ont été dès lors séparés (...). Or il semble que la pensée chinoise soit comme l’exacte contre-épreuve de la pensée grecque et qu’elle ait exploré, au cours de sa longue histoire, des chemins qui allaient à l’opposé. Que proclame donc la Chine ? Que société et nature ne constituent pas 2 règnes distincts ; que la raison ne se découvre nulle part ailleurs que dans cet indivisible qu’elles forment à elles deux ; que la vraie sagesse consiste à appréhender cet esprit qui est dans le monde et qu’il n’y a pas de vérités éternelles et immuables, mais seulement des vérités relatives, dépendantes des lieux, des temps et des situations ; que ce qu’il importe donc de connaître, ce sont les lois du changement.”
La langue explique peut-être une partie de ces différences : langues indo-européennes articulées et dotées de catégories. La langue chinoise en est l’anti-thèse : procède par rapprochement et opposition de termes et d’idées. Le logique chinoise est plus une logique de combinaison que de liaison et d’enchaînement. Marcel Granet : “La pensée chinoise se meut dans un monde de symboles fait de correspondances et d’oppositions”.
“Tout cela implique d’autres démarches de l’esprit, une autre conception de l’action humaine, une autre façon de philosopher”
“La Chine n’a pas été en retard sur l’Occident (...). Elle a été différente et le reste, je crois, dans une large mesure”
La non-séparation entre les hommes et le cosmos a imposé à la civilisation chinoises des limites infranchissables : difficile de remettre en question la souveraineté de l’empereur, qui est l’expression de cet ordre (de cette non-séparation)
L’Occident a eu l’avantage de ne pas connaître ces entraves. Mais il en a connu d’autres, liées à la croyance à des vérités absolues et éternelles.
Autre exemple de différence :
Chine : idéal est de vaincre sans avoir à combattre (Sun Tzu)
Occident : glorification du courage et de la valeur guerrière (déjà chez les grecs)
Sur la notion de changement :
Platon : les vérités sont immuables. Tout la réflexion philosophique occidentale : recherche de la vérité.
En Chine : pas d’idée de vérité immuable et universelle, pas de séparation fondamentale entre le sensible et l’intelligible.
2 conceptions opposées de l’espace et du temps :
Occident : suite à une synthèse entre traditions chrétiennes et aristotéliciennes, croyance à l’existence de vérités éternelles que la raison peut découvrir, croyance en un Dieu créateur et ordonnateur de l’univers. Rendaient possible la recherche de ces lois immuables
Chine : l’idée d’une instabilité fondamentale et de la transformation spontanée de l’univers. Orientation d’esprit plus pratique que spéculative. Combinaison instable d’énergies élémentaires Yin et Yang.
“C’est à la découverte de vérités éternelles que visait la science classique de l’Europe, celles-là mêmes qui avaient présidé à la Création. Or l’idée qu’il puisse exister de telles vérités était incompatible avec les conceptions chinoises d’un espace et d’un temps relativisés et d’une transformation continue et inéluctable de l'univers.
Cette croyance a permis à l’Europe de favoriser les progrès de la pensée scientifique.
Sur l’écriture
Occident : écritures syllabaires ou alphabétique => signes peu nombreux qui sont avant tout purement utilitaire (communication)
Chine : la fonction de pure communication est complétée par des fonctions rituelles et esthétiques. Une importance fondamentale dans cette civilisation. Arts de la calligraphie.
L'intelligence de la Chine - Jacques Gernet
Très instructif. Dans le paragraphe qui parle d'éducation, la mise en relief de l'effet pervers que peuvent avoir les diplômes est très bien résumé par cette phrase : "Il s’agit d’emprunter, et non plus d’acquérir". Apprendre par nécessité et non par curiosité, l'ancrage dans nos mémoire des savoirs n'est pas inscrit de la même façon dans le temps.