Très bon article. Je ne connais malheureusement pas ce livre, mais il est désormais sur ma liste de lecture. Je pense pour ma part que la pensée grecque a en effet posé une séparation nette entre l'ordre social et l'ordre cosmique en Occident. On valorise plutôt, dans cette tradition, une raison qui s'exprime par le langage et recherche des vérités éternelles et immuables, à l'image de celles de la géométrie, qui sont distinctes de la réalité changeante du monde. C'est sans doute là que se concentre la quête occidentale d'un savoir objectif et universel. Quant à la pensée chinoise, elle perçoit surtout la société et la nature comme une unité indivisible. La raison s'y découvre alors, non pas dans un domaine séparé, mais dans l'harmonie de cet ensemble. Plutôt que de rechercher des vérités absolues, elle valorise plutôt une sagesse qui consiste à comprendre et à s'adapter aux lois du changement et donc là où l'Occident a cherché l'immuable, la Chine a exploré le mouvement et le relatif.
Il me fait penser à la thèse développée par François Jullien dans "Un sage est sans idée". Je me souviens qu'il y explique la principale différence entre philosophie occidentale (grecque) et chinoise : fixation sur la recherche de la vérité une et universalle (logos et raison) en Occident vs pensée plus contextuelle en Chine (pas de recherche de vérité générale, recherche de sagesse avant tout).
Comparer les deux philosophies permet, in fine, de mieux les comprendre chacune. Ce qui rend le comparatisme passionnant
Très instructif. Dans le paragraphe qui parle d'éducation, la mise en relief de l'effet pervers que peuvent avoir les diplômes est très bien résumé par cette phrase : "Il s’agit d’emprunter, et non plus d’acquérir". Apprendre par nécessité et non par curiosité, l'ancrage dans nos mémoire des savoirs n'est pas inscrit de la même façon dans le temps.
Très bon article. Je ne connais malheureusement pas ce livre, mais il est désormais sur ma liste de lecture. Je pense pour ma part que la pensée grecque a en effet posé une séparation nette entre l'ordre social et l'ordre cosmique en Occident. On valorise plutôt, dans cette tradition, une raison qui s'exprime par le langage et recherche des vérités éternelles et immuables, à l'image de celles de la géométrie, qui sont distinctes de la réalité changeante du monde. C'est sans doute là que se concentre la quête occidentale d'un savoir objectif et universel. Quant à la pensée chinoise, elle perçoit surtout la société et la nature comme une unité indivisible. La raison s'y découvre alors, non pas dans un domaine séparé, mais dans l'harmonie de cet ensemble. Plutôt que de rechercher des vérités absolues, elle valorise plutôt une sagesse qui consiste à comprendre et à s'adapter aux lois du changement et donc là où l'Occident a cherché l'immuable, la Chine a exploré le mouvement et le relatif.
Merci pour votre pertinent commentaire.
Il me fait penser à la thèse développée par François Jullien dans "Un sage est sans idée". Je me souviens qu'il y explique la principale différence entre philosophie occidentale (grecque) et chinoise : fixation sur la recherche de la vérité une et universalle (logos et raison) en Occident vs pensée plus contextuelle en Chine (pas de recherche de vérité générale, recherche de sagesse avant tout).
Comparer les deux philosophies permet, in fine, de mieux les comprendre chacune. Ce qui rend le comparatisme passionnant
François Jullien. Je l'ajoute à ma liste. Merci.
Très instructif. Dans le paragraphe qui parle d'éducation, la mise en relief de l'effet pervers que peuvent avoir les diplômes est très bien résumé par cette phrase : "Il s’agit d’emprunter, et non plus d’acquérir". Apprendre par nécessité et non par curiosité, l'ancrage dans nos mémoire des savoirs n'est pas inscrit de la même façon dans le temps.
Merci ! Oui, citation très pertinente de Paul Valery